Alors que l’inflation à atteint un niveau record depuis des décennies, les consommateurs revoient leur consommation à la baisse pour la fin d’année. La consommation et les enjeux éco-responsable voient également leurs résultats chuter tandis que le secteur de l’habillement retrouve son niveau d’avant pandémie. Découvrez dès maintenant les chiffres clés du retail du mois d’octobre 2022.
Achats de fin d’année : -2,1 milliards d’euros de moins que 2021
Selon une étude menée par ShipAction et Packlink sur les prévisions d’achats de fin d’année, la baisse de dépenses des consommateurs français devrait atteindre les 2 milliards cette année.
Comme nous avons pu le voir dans les chiffres clés du retail du mois de septembre, les consommateurs doivent adopter de nouvelles habitudes de consommation. En effet, par rapport à 2021, les Français envisagent de baisser drastiquement leurs dépenses de 11,5%, dépenses qu’ils considèrent non essentielles.
Un contexte économique qui freine les dépenses
Alors que la hausse de prix des produits alimentaire, du carburant et de l’énergie a atteint son record depuis des décennies, pour 32% des consommateurs, l’inflation est le premier frein aux dépenses de fin d’année. Dans ce contexte, 1 personne sur 3 pense que cette crise économique durera plus de deux ans.
Si les consommateurs sont fortement touchés par la crise économique actuelle, les entreprises le sont tout autant. Ainsi, 9 entreprises sur 10 s’attendent à être impactées négativement par la hausse des coûts durant les fêtes de fin d’année.


Afin d’anticiper cette baisse des dépenses, les entreprises ont mis en place quelques mesures :
- Hausse des frais de livraison : 35%
- Augmentation des délais de réception produits : 26%
- Hausse des promotions : 18%
- Suppression des retours offerts : 10%
- Restriction des politiques de retour : 7,6%
- Augmentation du personnel : 3,3%
Mesures préventives des entreprises et comportements d’achat, en désaccord
Si avec leurs mesures préventives 50% des enseignes envisagent une hausse du volume des commandes, 58% des consommateurs interrogés envisagent une réduction de leurs dépenses non-alimentaires.
En France, ce chiffre s’élève à 61,5%, dont 32% affirment vouloir supprimer toutes dépenses non alimentaires durant le Black Friday et la période de Noël.


Des secteurs plus touchés que d’autres
Les résultats de l’étude nous montrent que les secteurs les plus touchés par cette baisse des dépenses en France sont :
- Les vêtements : 29%
- Le mobilier de maison : 24,5%
- Les jouets : 21%
Contrairement aux autres pays interrogés, la baisse des dépenses de produit électroniques sera moins importante : seulement 17% (contre 22% en moyenne). Du côté des produits de beauté (18%) et de bricolage (16,5%) la baisse des dépenses ne se fait pas autant ressentir.
Source : Comarketing
Consommation responsable et inflation : un recul des dépenses
Face à une inflation au plus haut depuis des décennies, la consommation éco-responsable est en baisse. Dans ce contexte économique, Kantar a mené une étude auprès de 100 000 consommateurs dans 24 pays. Les résultats nous révèlent que la part de consommateurs préoccupés par les engagements éco-responsables à baissé de 4 points cette année par rapport à 2021 et 2020. En revanche, la part d’« éco-sceptiques » a augmentée de 7 points et atteint les 44% en 2022.
Une baisse généralisée d’« éco-engagés » en France
L’enquête nous montre que cette diminution est d’autant plus importante dans 3 des pays interrogés :
- Espagne : -8 points
- Portugal : -5 points
- Inde : -5 points
Du côté de la France, des États-Unis et de la Colombie, la part d’éco-engagés reste relativement stable, voire croissante. La France est en effet le seul pays d’Europe connaissant une croissance (+1 point).


Des engagements segmentés par foyers
Selon l’étude de Kantar, 3 types de foyers sont à prendre en compte :
- Les éco-engagements : 18% en 2022. Ce sont les foyers les plus soucieux de l’environnement et qui agissent activement pour le préserver.
- Les éco-sensibles : 38% en 2022. Ils se préoccupent de l’environnement mais n’agissent pas forcément activement pour le préserver.
- Les éco-sceptiques : 44% en 2022. Ce sont des foyers qui ne se préoccupent pas ou peu de l’environnement et ne font rien pour réduire leurs déchets.
Économies et engagements, à quels prix ?
45% des consommateurs interrogés ont affirmés qu’adopter un comportement soucieux de l’environnement n’était pas compatible avec la hausse de l’inflation.
Par exemple, au Royaume-Uni, en moyenne, 20 des marques les plus compétitives auprès des foyers éco-engagés, sont 75% plus chères que les prix moyens de leur secteur.

Sources : Kantar et Comarketing
Marché de la mode : un niveau d’avant pandémie
Depuis septembre 2022, le niveau du marché de l’habillement s’est de nouveau stabilisé, retrouvant ainsi des résultats d’avant Covid. Les résultats du Panel Retail Int. nous montrent ainsi que le chiffre d’affaires en point de vente est quasiment identique à celui enregistré en 2019 à la même période : +0,2%.
Cependant, il est important de noter que le cumul des ventes depuis janvier 2022 n’égal toujours pas les résultats sur la même période en 2019 (recul de 6,2% par rapport à 2019).

Des résultats hétérogènes
L’activité des zones commerciales et retails parks reste globalement positive avec une hausse de 5,1% par rapport à 2019. Du coûté de l’outlet, l’activité est également dynamique avec une hausse de 18,1% par rapport à 2019. Ces résultats s’expliquent par des prix attractifs, notamment en cette période de crise économique.
Les points de ventes en centres-villes ne connaissent pas le même succès. Une baisse de 1,8% de l’activité à été enregistrée pour les enseignes implantées sur rue et une baisse de 0,9% pour les magasins en centres commerciaux.
En périphérie, les centres commerciaux connaissent une activité toujours négative, à -3,1%.
Un taux de fréquentation encore fragile
En septembre 2022, le taux de fréquentation des points de vente est en baisse de 10,1% par rapport à 2019. La hausse du panier moyen (+8%) et du taux de transformation (+2%) viennent en partie contrebalancer cette baisse.
Face à une hausse des prix du gaz et de l’électricité, l’activité et les perspectives économiques des points de vente restent incertaines pour 2023.

Sources : LSA et Alliance du Commerce