Fréquentation des magasins physiques : vers un retour à la normal ?
Après une crise sanitaire de deux ans, le commerce physique semble remonter la pente, notamment dans les grandes villes qui semblent connaître de nouveau de bonnes performances. Le temps de visite augmente et le taux de fréquentation des magasins remonte, au détriment du e-commerce qui ralentit. Découvrons plus en détails les résultats de l’enquête menée par RetailSonar sur les comportements clients.
Une hausse des visites et du temps passé en magasin
Si le nombre de visite et le temps passé en point de vente (non-alimentaire) connaît un pic de croissance, le panier moyen stagne. Et pour cause, l’inflation impacte les dépenses des consommateurs. Par rapport à 2019, les Français dépensent moins par visite.
Ainsi, en moyenne en 2022, les consommateurs passent plus de temps à faire du shopping et ont passé 4 minutes de plus dans les supermarchés. Dans les secteurs non-alimentaires le temps de visite a augmenté de 8 minutes.
L’étude met également en lumière que les consommateurs visitent davantage de magasins de manière combinée : 37% de plus qu’en 2019. En effet, si un consommateur se rend dans un magasin non-alimentaire, ils se rendent, en moyenne, dans au moins 3 autres points de vente.
Des disparités selon les secteurs géographiques
Si pendant la crise sanitaire, le retail à souffert dans les grandes villes, le taux d’activité est tout de même meilleur en 2022 qu’en 2019 (+2%). Cette tendance s’étend même dans les centres commerciaux. Décryptons ces chiffres par secteur géographique :
Les centres commerciaux :
Les centres commerciaux connaissent une hausse du trafic de 18,4% entre 2021 et 2022 mais reste en recul de 11,7% par rapport à 2019. Du côté de leur chiffre d’affaires, les centres commerciaux ont connu une hausse de +4,5% par rapports à 2021 sur la même période et de manière générale, de +29% sur toute l’année 2022.
Les centres-villes
Les points de vente situés en centres-villes ont vu leur trafic augmenter de 6,8% entre 2021 et 2022. Ce sont dans les petites villes que l’on retrouve les meilleures performances avec une plus forte concentration de trafic.
Les zones commerciales
Les points de ventes situées dans les zones commerciales en périphéries des villes ont connu un rebond important (+23.6% par rapport à 2021).
Les parcs d’activités commerciales
Moins affectés durant la crise sanitaire, l’année 2022 n’a pas connu de forte hausse de fréquentation (+8% par rapport à 2021).
Au mois de janvier 2023 ces tendances sont déjà à la hausse par rapport à 2022 puisque la fréquentation est en progression de +7,2% dans les centres commerciaux, +15,6% dans les centres-villes, +18,9% dans les zones commerciales et +3,8% dans les Retail Parks (parcs d’activités commerciales)
Sources : Republik Retail et Comarketing
Mode et commerce spécialisé : quel avenir pour les points de vente physiques
Si le trafic en magasin de manière générale est plutôt positif, l’activité des commerces spécialisés est, quant à elle, plus faible depuis la crise sanitaire. Nous pouvons l’observer notamment par le nombre croissant d’enseignes en liquidation judiciaire (Camaïeu, Kookaï, San Marina…).
En Europe, le taux de fréquentation des points de vente de prêt-à-porter, et plus généralement du secteur du commerce spécialisé connaît une baisse de -19,6% par rapport à 2019. Cela concerne tous les emplacements géographiques. De 2018 à 2019, cette baisse était de -15% en Europe. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse qui dure depuis quelques années.
Des raisons conjoncturelles et structurelles
La baisse du pouvoir d’achat, l’inflation, la hausse des coûts d’énergie, les difficultés d’approvisionnement… sont les raisons conjoncturelles principales expliquant ce phénomène durable. Au niveau structurel, la transition numérique est également l’une des causes principales de cette baisse d’activité. En effets, les commerces ayant passé le cap trop tard se sont vu dépasser par la concurrence.
De nouveaux comportements d’achat
Parmi les changements d’habitudes de consommation nous retrouvons les achats en ligne et la limitation des achats d’impulsion lors de leurs sorties à plusieurs. Les consommateurs se limitent désormais à des achats dits « efficaces » effectués en solitaire.
Certains points de vente connaissent une meilleure activité comme l’équipement de la maison, le sport ou les bijoux, par exemple.
Source : Fashion United
Habitudes d’achat : vers une consommation plus respectueuse de l’environnement
Si l’environnement et les politiques RSE s’immiscent de plus en plus dans les choix des consommateurs, ceux-ci sont tout de même conscients que le greenwashing existe. De plus en plus présents dans les médias ou dans nos rayons, les risques climatiques et les labels prennent de plus en plus de place dans notre quotidien de consommateurs.
BazaarVoice a mené une étude sur les nouvelles habitudes de consommation et la durabilité de leurs achats. Découvrons ses résultats à l’échelle européenne.
Les consommateurs sont à la recherche d’informations sur les marques et produits
52% des consommateurs estiment important que les produits qu’ils achètent et consomment soient respectueux de l’environnement et durables. Pour 75% d’entre eux, il s’agit d’un critère essentiel de décision d’achat.
En ce sens, plus de ¾ des consommateurs affirment effectuer des recherches d’informations sur les marques afin de connaître leurs engagements. 12% d’entre eux le font de manière systématique avant d’acheter un produit et 64% le font de manière régulière.
Dans le cas où une nouvelle marque « green » arriverait sur le marché, 87% des répondants se disent prêts à se tourner vers elle plutôt que de continuer d’acheter les produits de leurs marques habituelles, qu’ils estimeront moins écologiques.
Le facteur durable serait plus important que le facteur prix
Si 76% des consommateurs se disent prêts à payer plus cher pour des produits durables, voici la listes des produits dont ils sont le plus vigilants quant à leur durabilité :
- Soins de la peau et des cheveux : 64%
- Les cosmétiques : 61%
- Les produits ménagers : 59%
- Les produits alimentaires : 51%
- L’habillement : 39%
- Les boissons : 27%
- …
Parmi les personnes interrogées, seulement 8% affirment ne pas du tout se soucier de ces facteurs lors de leurs achats.
Malgré cela, une part croissante de consommateurs changent leurs habitudes pour intégrer des pratiques plus durables dans leur quotidien, notamment en recyclant ou en réutilisant certains contenants :
- De boissons : 73%
- D’emballages alimentaires : 72%
- De produits ménagers : 59%
Du côté de l’habillement, 76% des consommateurs interrogés affirment donner une seconde vie à leurs vêtements.
Les consommateurs sont conscients du greenwhasing de certaines marques
24% des consommateurs affirment croire que les marques sont vraiment soucieuses de leur impact environnemental. Ainsi, 53% des consommateurs se disent intéressés pour obtenir plus d’informations quant à l’empreinte écologique des marques et leurs actions en termes de développement durable.
88% des consommateurs estiment que ce sont aux marquent de protéger à la fois les individus et la planète via des résolutions et initiatives durables. En effet, il est devenu majeur pour elles de se tourner vers ces initiatives afin de répondre aux besoins de leurs consommateurs.
Source : Comarketing