Face à la hausse des prix en France, diverses initiatives sont mises en place pour soutenir les consommateurs, à la recherche de bonnes affaires, qui voient leurs comportements d’achat activés et leur inquiétude augmenter. Le chiffre d’affaires du secteur textile en baisse en mai 2023, après une forte augmentation en mai 2022 due aux jours fériés, à la météo clémente et au retour des touristes. Commerce unifié en ligne/hors ligne : la frénésie des achats en ligne se mélange au magasin, avec la livraison comme élément clé de différenciation. Découvrez les chiffres du retail détaillé du mois de Juin 2023.
Inflation : comment les Français s’adaptent
GetApp, une plateforme spécialisée dans les conseils d’applications et de logiciels métiers, a récemment réalisé une enquête auprès de 1 011 consommateurs français afin de mieux comprendre leurs nouvelles habitudes de consommation.
Selon les résultats du premier volet de cette étude, plus un tiers des consommateurs français ont estimé que les entreprises ne prennent pas suffisamment de mesures pour s’adapter à la réalité économique actuelle. En effet, 67 % des particuliers conscients de l’impact de l’inflation souhaitent que les entreprises offrent davantage de réductions de prix pour alléger le fardeau financier des ménages.
Les comportements d’achat sont influencés par la conjoncture économique.
D’après l’enquête, il ressort que la situation économique actuelle a entraîné des modifications dans les habitudes d’achat de 82 % des consommateurs interrogés. Ces derniers déclarent réduire leurs achats ou l’utilisation des catégories de produits et services suivants :
- Vêtements : 68 %
- Produits alimentaires : 67 %
- Bars et restaurants : 61 %
- Factures domestiques (électricité, gaz, eau) : 57 %
Certains ont même pris des décisions plus radicales, en arrêtant d’acheter certains types de produit :
- Appareils électroménagers : 18 %
- Bars et restaurants : 13 %
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Les consommateurs français à la recherche de bonnes affaires
En parallèle de leur réduction de la consommation, les consommateurs adoptent des stratégies pour profiter de meilleures offres dans ce contexte d’inflation.
Dans cette situation, les entreprises doivent s’efforcer d’instaurer la confiance et fidéliser les consommateurs en optimisant leurs tarifs, en offrant des alternatives de produits ou en mettant en œuvre des programmes de fidélisation.
Effectivement, 68 % des individus qui ont modifié leurs habitudes d’achat optent pour des produits moins coûteux, tandis que 39 % optent pour des marques génériques. Cependant, beaucoup d’entre eux font des concessions supplémentaires.
Parmi eux, 51 % ont annulé des achats importants et 20 % utilisent plus fréquemment les transports en commun afin de réduire leurs dépenses.
Parallèlement, les consommateurs interrogés ont également une propension accrue à l’épargne, avec 15 % d’entre eux qui choisissent d’économiser davantage.
Ainsi, 80 % des Français surveillent attentivement leurs dépenses et leurs économies. En effet, la majorité des consommateurs interrogés (52 %) ont adapté leur méthode de paiement en raison de la conjoncture économique actuelle.
En ce qui concerne le suivi des dépenses, les répondants adoptent différentes approches : 40 % d’entre eux les notent, 25 % les surveillent via leurs comptes bancaires et 16 % utilisent des applications de suivi budgétaire.
L’inquiétude des Français augmente face à la perspective d’une récession économique
Les consommateurs expriment leur inquiétude croissante face à l’augmentation des prix, craignant de ne plus pouvoir se permettre certains produits ou services essentiels.
Selon les résultats du sondage, 90 % des participants se préoccupent d’une éventuelle récession économique, tandis que 92 % s’inquiètent de la hausse des prix et des coûts, malgré leurs efforts pour s’adapter à la situation actuelle.
Si les prix venaient à augmenter de 15 % dans un futur proche, une majorité des personnes interrogées envisageraient de restreindre davantage leurs dépenses liées aux produits de première nécessité, tels que les produits alimentaires (57 %), les factures domestiques (55 %) et les soins de santé (40 %).
De manière prévisible, une diminution des dépenses serait également envisagée pour les produits et services non essentiels, notamment les vêtements (60 %), les produits de beauté (57 %) et les sorties dans les bars et restaurants (54 %).
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Source : Comarketing
Baisse du chiffre d’affaires dans le secteur du textile en mai 2023
Le mois de mai 2022 avait été favorable pour le secteur du textile et de l’habillement, a bénéficié de jours fériés tombés le week-end, d’une météo clémente et du retour des touristes. Cela s’était traduit par une augmentation de 21,2 % par rapport à mai 2021 et de 11 % par rapport à 2019. Cependant, mai 2023 a eu du mal à maintenir cette dynamique.
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Jours fériés en cause ?
L’IFM Panel a publié les chiffres d’affaires du secteur textile et habillement pour le mois de mai 2023. Contrairement à l’année précédente, le calendrier de mai n’a pas été favorable, avec les 1er et 8 mai tombant un lundi (au lieu d’un dimanche en 2022), tandis que le lundi de Pentecôte est tombé le 29 mai cette année, contre le 6 juin l’année précédente.
Bien que bénéficiant des jours fériés, mai 2022 avait réussi à surpasser la période pré-pandémie. Cette année, les ventes restent meilleures que la période d’avant la pandémie, avec une augmentation de 2,6 % par rapport à mai 2019.
En mai, à la fois les ventes en magasin physique et celles en ligne ont connu une réponse par rapport à mai 2022 : une baisse de 6,7 % pour les magasins physiques et de 11,9 % pour le commerce en ligne.
Analyse des cinq premiers mois
Les ventes dans le secteur de l’habillement et du textile au cours des cinq premiers mois de l’année 2023 sont comparables en valeur à celles de la même période en 2022, affichant une légère hausse de 0,3 %. Cependant, lorsqu’on ajuste les prix, elles ont enregistré un recul de 2,2 %.
Ces chiffres restent nettement inférieurs à ceux des cinq premiers mois de l’année 2019, avec une baisse de 8,3 % en valeur. À l’exception des chaînes de grande distribution, les chiffres d’affaires de tous les circuits de distribution sont en baisse par rapport à 2019.
Les ventes en ligne ont connu une diminution de 7,1 % entre mai 2022 et mai 2023. Si cette tendance à la baisse se poursuit jusqu’à la fin de l’année, la part des ventes en ligne dans le total des ventes pourrait diminuer d’un point ou plus. Pendant ce temps, les points de vente physiques ont enregistré une croissance de 2,5 % de leur activité commerciale.
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Source : Fashion United
En ligne / Hors ligne : vers un commerce unifié ?
En quête continuelle de praticité, le consommateur ne se trouve plus dans une opposition entre le digital et les magasins physiques. Tirées de l’étude Access Panel de l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance, en collaboration avec Républik Retail, voici les données des habitudes de consommation des Français.
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La frénésie des achats en ligne : des chiffres qui donnent le vertige !
Presque tous les Français (94 %) ont déjà fait des achats en ligne au cours des 12 derniers mois, et plus de 2 sur 3 en font même chaque mois. Les familles avec enfants de moins de 15 ans (85%) et même les séniors de 60 ans et plus (52%) se sont également mis à l’ère digitale et sont des acheteurs réguliers en ligne.
Cependant, il semblerait que la plupart des achats en ligne soient concentrés sur quelques sites Internet seulement. En effet, 49 % des Français ont effectué leurs achats sur seulement 1 à 5 sites différents au cours de l’année, et seulement 19 % ont osé se diversifier avec plus de 5 sites par an. C’est un peu surprenant quand on sait qu’il y a plus de 207 000 sites marchands actifs en France (selon la Fevad) qui ne cessent de se développer.
Même si la pandémie a entraîné une augmentation des achats en ligne (+ 6 points d’acheteurs réguliers entre 2020 et 2022), cela n’a pas vraiment impacté le nombre de sites utilisés pour les achats. On constate à peine une hausse d’1 point entre 2020 et 2022 pour ceux qui achètent sur plus de 5 sites par an. En réalité, cette tendance était déjà présente en France avant le début de la crise sanitaire.
Cette concentration sur quelques sites s’explique en partie par le développement des plateformes et des marketplaces, ainsi que par les grandes enseignes traditionnelles qui ont su s’adapter en maximisant leurs interactions en ligne et hors ligne.
Magasin et Internet se mélangent dans les habitudes d’achat de 50% des Français
Malgré le digital, les magasins restent importants :
• 52 % : Mixe entre achats en ligne et en magasin (ces 12 derniers mois).
• 44 % : ROPO (recherche en ligne puis achat en magasin, +2 % vs 2020),
• 30 % : Showrooming (recherche en magasin puis achat en ligne, +2 % vs 2020).
Même les acheteurs en ligne (5+ sites/an) font du ROPO/showrooming à 67 % (vs 52 % moyenne nationale). La pratique du ROPO est plus courante que le showrooming, surtout chez les seniors. Les jeunes et les familles mélangent davantage Internet et magasins pour gagner du temps. Il faut donc améliorer l’expérience en magasin pour attirer les jeunes. Le smartphone rend les frontières entre physique et digital floues, avec le paiement et les QR codes en magasin.
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La livraison : un élément clé de différenciation dans les parcours d’achat
Dans le contexte de la digitalisation croissante des achats en ligne, la livraison devient cruciale pour tous les acteurs du commerce. Les consommateurs recherchent des parcours clients en ligne et hors ligne, privilégiant le gain de temps et le meilleur prix.
Le Click & Collect gagne en popularité pour les achats non alimentaires, offrant une solution plus rapide et moins coûteuse grâce aux stocks déportés en magasin. Près d’un cinquième des consommateurs l’ont utilisé au cours des 12 derniers mois, une augmentation de 9 points par rapport à 2020.
Les 30-44 ans sont les plus intéressés par le Click & Collect, avec une adoption en hausse de 13 points depuis janvier 2020. En revanche, les seniors l’utilisent deux fois moins (14%, +6 points vs 2020). Bien que les habitants des grandes villes aient plus tendance à adopter ce service (25%), la disparité entre villes et campagnes est moins marquée que dans le secteur alimentaire, montrant ainsi un développement de l’offre en dehors des centres urbains.
Bien que le Click & Collect non alimentaire soit moins répandu que la livraison en point relais (utilisée par 39% des Français, +3 points vs 2020), son développement répond à un besoin des consommateurs et constitue une opportunité pour les marques et les enseignes d’attirer du trafic en magasin.
Source : Republik Retail